Review of Flags of Our Fathers (2006) by Broyax — 20 Jan 2018
Des fois, on a l'impression de jouer à un mode CTF (Capture The Flag) en regardant le film de Papy Eastwood qui nous parle plus de drapeau(x) que de la guerre -et d'Iwo Jima- à proprement parler... Oui, on a bien compris l'importance de cette photo "héroïque" et le besoin de fonds des Etats-Unis à cette période cruciale : c'est d'ailleurs très bien de le mentionner... mais cela aurait dû rester une mention, pas de quoi s'éterniser là-dessus pendant presque les deux tiers du film !
Oui, parce que du coup, on s'emmerde sévèrement dans ces réceptions, ces serrages de paluches et ces séances de photos des héros vétérans en mode VRP dans toute l'Amérique. Papy veut nous faire croire qu'on gagne la guerre avec une putain de photo de gugusses en train de planter un drapeau... et la marmotte, elle emballe le chocolat et elle chie des tanks ?
Nous comprenons certainement la portée symbolique et l'importance de la propagande qu'un personnage du film explique très bien à nos bidasses esseulés mais faudrait pas trop nous prendre pour des cons non plus.
Le reste du film se consacre aux héros qui meurent dans les bras d'autres héros sur le terrible champ de bataille : là encore, Papy nous montre plus de Marines en train de clamser que les combats eux-mêmes : en effet, on ne voit pas seulement les troupiers qui se font dégommer, on voit à chaque fois longuement le brave soldat qui rend l'âme dans les bras de l'infirmier ou de son pote : putain, on a presque envie de poser encore un drapeau à chaque mort. Histoire de baliser le terrain.
Ouais, je sais, on ne doit pas se moquer et on doit le respect aux "mémoires de nos pères" et je les respecte infiniment, croyez-moi, mais cette façon qu'a Eastwood de s'appesantir aussi lourdement et maladroitement sur les drapeaux et les morts n'appelle que sourires polis de façade ou sarcasmes cyniques au choix. Il ne leur rend pas hommage ainsi à se complaire dans la solennité caricaturale à la guimauve qui déborde de partout : il voudrait sans doute qu'on se mette au garde-à-vous et qu'on sonne la trompette à chaque héros tombé au champ d'honneur. Soit ! je mets la pause et je m'y colle, mon général ! mais à ce rythme, j'aurai fini ton foutu film dans une semaine !
En ce qui concerne l'assaut et la bataille proprement dite, puis quelques accrochages sporadiques disséminés en flashbacks tout au long du film, de nombreux plans d'ensemble sont saisissants mais de tout aussi nombreux plans sont foireux avec un montage un peu rapide mais surtout une caméra atteinte d'épilepsie de Parkinson : une manie détestable de Spielberg qui a lancé la "mode".
En outre, les couleurs désaturées souvent à outrance font ressembler le film à plus grand-chose, une sorte de noir et blanc sépia merdique, pour nous faire croire peut-être que tout le monde était daltonien à cette époque ?
Le film de Papy ne vaut donc pas tripette, à part le premier petit quart assez bien agencé qui laissait espérer beaucoup mieux que ce foutoir à drapeaux et héros faussement modestes mais vraiment pleurnichards (même le vieux casse sa pipe dans les bras du fiston, putain ! on dirait un sketch !).
This review of Flags of Our Fathers (2006) was written by Broyax on 20 January 2018.
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