Review of The Good, the Bad and the Ugly (1966) by Broyax — 20 Dec 2018

La fin de la fameuse trilogie du dollar a mis les **** plats dans les grands et bénéficie de gros moyens : moult figurants, des canons, bien des décors et des explosions, une grande bataille... Le spectacle est assuré puisque ce troisième volet se déroule pendant la guerre de sécession tandis que nos "héros" (qui n'en sont pas, loin de là) malins comme des lièvres, profitent de la moindre opportunité qui s'offre à eux... et notamment la perspective d'un gros paquet de beaux dollars...

Si Gian Maria Volonté n'est plus là pour faire le vilain, ce sera Lee Van Cleef "l'autre chasseur de primes" qui s'y colle, avec grand talent : le regard perçant, les traits acérés, la brutalité et le meurtre comme seules lignes de conduite, un authentique prédateur...

L'inamovible homme au poncho qui parle peu, l'inénarrable personnage qui a fait la gloire de Clint Eastwood est bien sûr la pierre angulaire de ce trio, complété par un nouveau, l'excellent Eli Wallach en bandit sournois, assassin et traître, la réincarnation de Judas en personne... En vérité, voilà une belle brochette de salopards, sauf que l'un (le bon !) est un peu moins salaud que les autres, car tout simplement plus pragmatique...

Le premier tiers du film (qui dure dans la version longue 3 heures) est rigoureusement parfait et aligne ses séquences avec une ironie et une maîtrise admirables ; puis on découvre au fur et à mesure les scènes inédites, souvent intéressantes ici et là, qui précisent quelques évènements. Au bout de 2 heures, ça tient encore le coup même si le brio du début est nettement retombé...

La dernière heure accumule les lenteurs, des lenteurs inhérentes au métrage original : la partie du pont aurait dû être escamotée, car elle n'apporte rien à l'intrigue... On sent là les défauts à venir des films suivants de Sergio Leone qui va se laisser aller au remplissage inutile...

Le film n'en reste pas moins agréable à voir ou à revoir, pour ses personnages que l'on dirait sortis d'une bande dessinée, la musique tonitruante d'Ennio Morricone ou ses dialogues savoureux, surtout dans la version française dont les voix caverneuses et charismatiques mettent sérieusement à mal la version originale, améliorant ainsi à son insu ce western décidément atypique.